Steam Light
Installation : vidéo-projection sur vapeur d’eau
rice-cooker, DVD lecteur, vidéoprojecteur,
2 haut-parleurs, socles en bois
dimensions de rice-cooker : 22 x 30,8 x 26cm
dimensions du socle : 45 x 38 x 90cm
dimensions totales variables
2009 Montreuil - Paris, France
Des figures géométriques colorées émises par un vidéoprojecteur traversent la vapeur en faisceaux lumineux et, reflétées par les infimes gouttelettes d’eau, créent des images changeantes en permanence.
Dans cette œuvre, la vapeur d’eau sert de support d’images. Contrairement aux supports plats ou pleins, la vapeur est d’abord un support en volume, de plus fractal, aux formes non figées. Le mouvement aérien, voluptueux, perpétuel de la vapeur donne à ces images fixes profondeur et légèreté, accentue subtilement la qualité vibratoire de leurs couleurs, les rend insaisissables et laisse une sensation d’élévation. Ces images évanescentes flottant au-dessus d’une marmite évoquent le feu, le nuage, le mirage et la brume dans les montagnes chinoises.
Dans la pièce flotte discrètement une odeur d’encens. A Taïwan, on parle avec les morts par le biais de la fumée de bâtonnets d’encens et on brûle des objets en papier pour les transférer aux ancêtres. La fumée et le feu sont des moyens de transition et de communication entre ici et l’au-delà. Dans Steam Light c’est la vapeur qui suggère la volonté d’atteindre ce là-haut où ma belle mère est partie, forme plus pure, où la lumière du souvenir vient se réfracter. Ce rice-cooker qui marche en vain traduit mon souhait hélas toujours reconduit de la revoir dans un rêve.
Que la vie est fragile ! Que les souvenirs sont fugitifs ! La voix de Régine Crespin décédée le même jour que ma belle mère résonne doucement dans la salle. (Partagent-elles une même date de naissance dans un autre monde ?) Le timbre clair de la soprano nous amène vers le haut et la mélodie de « Ave Maria » berce nos âmes.
crédit photo_Estelle Zolotoff_chiawen tsai 2009